America I Love
The America I love, La América que amo, L’Amérique-que-j’aime
C’est une Amérique que j’ai découverte lorsque j’étais en rhéto, du côté de 1968 ; déjà des échanges houleux m’opposent en classe (collège catholique St-Boniface, Ixelles) à des camarades (!) à propos du capitalisme et de la guerre du Vietnam. Peu à peu je prends parti pour le Vietnam du Nord et le Viêt-Cong contre l’intervention américaine. Je penche aussi vers une certaine forme de contestation marxiste-libertaire. Et, curieusement, je suis peu à peu gagné par la contre-culture US, ce que les débuts des années 70 et mon passage à l’Université Libre de Bruxelles confirmeront. Le temps est au changement de société, et mai 68 n’en est qu’un aspect. Evidemment, à l’époque, les médias ont moins d’impact, ou de diffusion, qu’à l’heure actuelle, pas d’Internet. Les idées arrivent au compte-goutte.
Peu à peu, je m’imprègne de ce qui vient de là-bas. D’abord la Beat Generation, avec Jack
Kerouac, Allen Ginsberg, William Burroughs… les poètes de l’acide ! Je précise que je n’ai jamais
touché aux substances chimiques, LSD, héroïne, coke… ; par contre, j’ai fumé quelques joints
(haschich) à l’époque…
Je prends connaissance des écrits de Timothy Leary sur l’usage des psychédéliques, notamment
le LSD. Le mouvement hippie se profile à l’horizon.
La musique rock débarque, précédée par ses racines, le folk, le protest song, le blues… J’écoute déjà Bob Dylan, Donovan, Arlo Guthrie (sans oublier son papa hobo : Woody Guthrie).
Peace and love, on y croyait.
Même si certains aspects du mouvement me déplaisaient, étant donné mes engagements politiques.
Ce fut surtout une déferlante de musiques rock qui me marqua, et me marque encore. Impossible de citer tous les noms, mais je les réécoute encore et souvent. Et peu à peu, je m’imprégnai du blues et de son histoire.
L’intrusion du psychédélique dans l’art, la sphère Andy Warhol et du Velvet Underground, les cultures marginales , l’intrusion du graff et du tag, d’abord dans les lignes subway (métro) , les mouvements noirs (Black Panther Party, entre autres), les happenings et le Living Theatre, le pôle de liberté que représentait la ville de San Francisco, les écrivains de la réalité américaine, comme Henri Miller, James Ellroy, Charles Bukowski, …
Bref, beaucoup d’influences, de passions, qui traduisent une Amérique autre que celle des conservateurs, des suprémacistes, des racistes blancs, de ces relents du passé qu’a réveillés Trump.
Il y aurait encore beaucoup de thèmes, de souvenirs, de nostalgies à citer.
La guerre du Vietnam… Je pense que c’est pour montrer notre désaccord en Europe, en Belgique (militants des diverses gauches, pacifistes, anti-capitalistes…) que j’ai participé au plus grand nombre de manifestations , à Bruxelles.