Le long de cette berge
Coule une eau
Peuplée d’une absence
Insondable
Une eau qui me guide
Vers des yeux que le vert colore
Le verre d’un cristal inconnu
Yeux au regard comme des trémolos
D’oubli tu me regardes
Par-delà des houles subites
Des remous de détresse
Dans cette eau à peine troublée
Toujours pareille
À un océan en désespérance
Rivière ambitieuse
Liquéfiant ton corps filiforme
Tes cheveux aussi baignent
Dans cette eau énigmatique
Faisant fi des tresses
Tels des anguilles
Giboyant dans mes doigts
Tes cheveux où se nichent
Mes lèvres quand elles saignent
J’avais cette envie de toi
Marine et si douce
Cette envie qui cassait l’ordre
Des corps éperdus
Fusion de destins sans gloire
Nous n’avions que nos passions éteintes
Et d’incroyables folies
Ta robe épousant tes hanches
Ne quittait pas l’onde fébrile
Tes pieds nus
Larguaient les amarres
Petits poissons émoustillés
Et je naviguais en leur compagnie
Cherchant l’île dénommée paradis
Une afrique une amérique une océanie
L’envers du décor ma mie
Le long de cette berge
Ignorée de la tribu des sédentaires
Où coule sans cesse une eau
Pas très claire je m’en moque
Une eau qui calque ton visage
Le dilue dans des souvenirs émeraude
Vague à l’âme orchestre
Des gestes lents
Mais tes joues putain
Elles ravivent les couleurs d’ici
Le long de cette berge
J’aime ses eaux incorrigibles
C’est pour elles que je te trouve éternelle
Sister