Anecdote crétoise
Un jour (septembre 2013), nous cherchions un « arbre remarquable » - en l’occurrence, un très vieux platane, du côté d’ Argyroupoli . Désorientés, sur la place du village, nous accostons un vieil homme pour lui demander s’il le connaît. Il nous fait signe de le suivre et nous emmène chez lui, dans une minuscule taverne où nous accueille son épouse. Celle-ci s’empresse aussitôt de nous présenter des tranches de pain de sa fabrication, huilées et accompagnées d’un verre d’eau et d’un petit verre de raki, tandis que son mari nous explique l’itinéraire à l’aide de vieilles photos et d’un non moins vieux dépliant. Tandis que, étonnés et charmés, nous faisons honneur à un tel accueil, la dame nous présente ses broderies, des nappes de plusieurs dimensions, qui d’emblée nous plaisent. Ma compagne et moi nous leur en achetons une et la dame, aussitôt, sort un album photos pour nous montrer que les touristes qui lui ont pris une nappe l’ont photographiée chez eux et l’ont envoyée à l’adresse postale qu’elle nous transmet…
Cette rencontre fortuite ne nous a pas posé problème, comme semble l’indiquer l’extrait suivant du Guide du Routard. Je me permets d’insister sur le fait que nous n’avons pas été sollicités par le vieil homme, c’est nous qui nous sommes adressés à lui… Nous avons, à notre retour, envoyé la photo comme promis.
Le billet d’un autre voyageur confirme à sa façon cette rencontre : « Il règne à Argyroupoli une douce chaleur lorsque nous arrivons sur la place du village. Nous découvrons tout d'abord une magnifique inscription sur le fronton d'un porche en pierre. Puis c'est une petite chapelle qui attire notre attention, et ensuite, guère plus loin, une colonne ionique. Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! La plus belle sera une splendide mosaïque romaine composée de 7 000 pièces de 6 couleurs. Ses motifs, très géométriques, laissent à penser qu'il pourrait s'agir du sol d'un bain public.
Au bout d'une ruelle qui descend, nous nous apprêtons à partir lorsqu'un villageois, assis sur une chaise en paille, nous interpelle. « German or French ?», nous lance-t-il. À peine lui avons-nous répondu qu'il veut absolument nous montrer quelque chose : de vieilles photos de la nécropole située à quelques centaines de mètres de là. Notre homme croit ainsi nous appâter pour nous vendre les napperons de sa femme !
Cet article participe au concours :www.easyvoyage.com/easygame.
Commenter cet article